La parasitisme en affaires et la créativité traquée - Par l'écrivaine Hella Ahmed
Certains petits business et d’autres étrangement bien moins petits n’ont pas de réelles stratégies de marketing et de growth par manque d’intelligence, manque de fonds, ou par volonté d’économiser, pensant réussir à long terme à trouver leur substance créative chez des concurrents. Les concurrents, ou ceux et celles perçus comme tels, sont pour certains assez importants, donc connus, et pour d’autres moins visibles, sans oublier les startups qui montrent un grand potentiel innovant.
Les manœuvres du parasite
Lorsque se produit une relation de parasitisme, laquelle est subtile au début pour devenir assez flagrante avec le temps, et que le processus malsain semble porter fruit, une relation de dépendance à sens unique s’installe.
Quand c’est un petit business qui imite un grand, il ne percera pas à grande échelle de cette façon à moins de se découvrir une philosophie d’entreprise augmentée de nouveauté assez vite, et s’il continue dans la même direction sans innover, il disparaîtra fort probablement.
Malheureusement, si celui qui se nourrit sauvagement de l’autre est plus puissant économiquement et qu’il peut investir en marketing sur la base de ce qu’il recueille comme informations et substance créatrice, son parasitisme devient peu contrôlable. Il se positionne tout bonnement en tant qu’oppresseur dans l’existence de l’organisation qu’il espionne et utilise. Il y a cependant toujours des façons de stopper les malfaiteurs dont les actes démontrent un évident manque d’intelligence.
Il faut comprendre que deux méthodes sont utilisées par les organisations qui ont comme médiocre culture d’essentiellement détourner chez les autres pour exister ou d’assimiler de façon illégale une autre entité, soit évidemment sans son consentement :
– Ils reprennent du contenu de façon synchronisée et persistante pour en faire une partie d’eux tout en clamant la propriété avec l’annonce des crédits attribués à des collaborateurs désignés.
– En même temps, ils procèdent au dénigrement de celui qui possède ce qu’ils valorisent à vouloir se l’approprier, et ce, pour affaiblir l’existence de la partie qui produit et tenter de la discréditer. On prend et on dévalorise chez l’autre ce que l’on lui a arraché pour réussir le vol des parcelles d’identité.
C’est une question d’avidité financière, mais pas forcément uniquement, car certains dépensent plus d’argent à ce qui nécessite de l’espionnage industriel, donc des ressources humaines qui coûtent, qu’ils auraient dépensé en collaborant normalement avec la partie créatrice.
C’est donc aussi, dans beaucoup de cas, la quête du sentiment pervers de réalisation de soi grâce à la domination. C’est une question de démonstration de pouvoir stratégique, mais au fond un aveu d’infériorité, celui d’une pauvre notoriété a désespérément gonfler.
Pour soigner leurs réputations, car leurs comportements déviants sont apparents, ils s’investissent un peu à faire de la charité pour des causes visibles (ou font seulement semblant de le faire) et sensibilisent à l’occasion à des questions en totale contradiction avec leurs agissements au plan humain.
Des poursuites légales deviennent nécessaires si les créatifs agressés par le parasite ne veulent ni disparaître (c’est-à-dire qu’ils revendiquent leur droit humain, légal et économique de maintenir leur identité), ni continuer dans une sorte d’esclavage existentiel et économique que leur fait subir le concurrent sans identité bien configurée au niveau de ce qu’il essaye de développer, ou qui fait de tout et de n’importe quoi pour se faire remarquer. C’est un peu la méthode du désespoir, du bluff et du petit coup occasionnel de débutant éternel.
Aussi, une bataille juridique nécessite un investissement financier que les startups ne peuvent pas toujours se permettre. Cet investissement est absolument nécessaire quand les imitateurs ne comprennent pas les limites et le cadre légal d’une entreprise malgré les demandes directes et indirectes qui leur sont faites quant à mise à fin des transgressions de tout genre.
Bien entendu, dans un monde d’affaires où l’éthique professionnelle est vue comme un investissement à long terme, établir des relations de collaboration ou d’association basées sur des négociations menant à des ententes économiques équitables est un essentiel allant dans le sens du rayonnement et de la longévité de tous les joueurs.
Les mêmes méthodes abusives sont utilisées dans tous les contextes de rivalités maladives et de concurrence déloyale quand il s’agit de créativité, de narcissisme et de mauvaise foi, pas seulement en affaires, mais en relations interpersonnelles de toutes les sphères également; la fierté n’a pas la même connotation pour tous.
Parasitisme et manque de cohérence
Le parasitisme commercial est sanctionné par la loi. Reprendre le contenu d’une autre entreprise, ses publications et méthodes de marketing, c’est utiliser des biens professionnels détournés.
Aussi, tenter de faire un rapprochement entre deux cultures d’entreprises en plagiant des idées pour insinuer une relation et attirer une clientèle, c’est faire de l’association obligée. C’est enfreindre le cadre légal de l’existence de l’entreprise visée par ces méfaits que de se mettre dans son sillage professionnel.
Lorsqu’une compagnie veut s’approprier les idées, le travail et la créativité d’une entité, et qu’elle s’y attelle dans le temps et assez visiblement aux yeux de tous, le système délétère ne peut qu’imploser. Si la partie opprimée est plus petite et qu’elle décide de se retirer pour disparaître, le parasite aura pour solution illusoire de s’agripper à d’autres entités. Il considérera cela comme une nouvelle mission que de s’ouvrir de nouvelles portes en défonçant celles des autres.
L’image qu’il donnera ne sera ni cohérente ni percutante. Il passera par une période de flottement et perdra de sa crédibilité de marque. De plus, s’il agresse de façon assez rapprochée d’autres entités créatives pour les exploiter, il s’étiquettera lui-même comme étant nocif, peu fiable et sans capacité de communiquer de façon efficace.
Une identité fragmentée et sans éclat par manque total de créativité ne peut accrocher un public qui a besoin de ressentir un lien d’appartenance en même temps qu’il reçoit une sorte de reconnaissance de la part du vendeur qui communique une philosophie en même temps qu’il offre son produit.
En d’autres termes, si le parasite se crée une fausse identité en essayant d’aspirer celle d’un autre au lieu d’en créer une de façon pacifique et qui réponde à son besoin de nouveauté ou de renouvellement, que l’identité meurt ou réplique pour défendre son territoire et le remettre à sa place d’intrus, il ne pourra jamais convaincre son public d’une intention cohérente de lui rendre une dimension artistique dans laquelle se plonger ensemble, une dimension réellement vivante.
L’art qui contient et réunit n’est pas hostile
L’art qui contient, enveloppe et rassure, et qui donne du goût aux associations de styles dans notre vie intime et publique à la fois, puisqu’elles nous permettent de nous dévoiler tout en gardant le mystère, est un art qui doit toucher avec authenticité, et ce, qu’il soit sombre ou coloré.Il doit inspirer la longévité en même temps que la métamorphose.
Certains parasites basent la suite de leurs affaires, après la fameuse rencontre avec celui ou celle qu’ils identifient comme étant l’adversaire de taille, sur ce qu’ils vont lui répondre suite à ses réponses face à leurs attaques et leurs dépassements de ses limites, des limites auxquelles l’individu a tout à fait droit. Ils se nourrissent de ses créations et de ses ripostes face à leur parasitisme.
Leurs dites créations sont à partir de là basées sur des hostilités qu’ils sont les seuls à souhaiter par manque de créativité, de confiance en soi et de civilité. Elles sont basées sur un échange vénère, sur une relation de dépendance à sens unique qu’ils installent et exigent avec leurs comportements égoïstes et dérangeants.
Une part de mégalomanie joue un rôle important dans ce manège de dominés dominants à l’appui de petits pions. C’est ce malaise dans leur propre existence qui les pousse à parasiter tout en jouant, au besoin, la carte de la victime du rejet, la victime des portes fermées.
Toute cette véhémence n’est au final que l’aveu d’impuissance de celui qui s’acharne à un jeu malsain de cupidité et de violence, et dont la vulnérabilité est plus qu’évidente face à l’intelligence de l’autre bien capable quant à lui d’exister sans parasiter.
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